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Le logiciel de gestion, clé du bilan carbone

Durée de lecture: 9 Minutes 31.01.2024 Actualités & Tendances

Enseignements pour une gestion d'entreprise durable

La durabilité est un sujet qui changera l'économie dans les décennies à venir. Les exigences légales en matière de rapports sur la durabilité des organisations augmentent notammentet obligeront à l’avenir les PME à s’y conformer. Une étude réalisée par le CIBA en collaboration avec l'institut de recherche FIR de l'université allemande RWTH d'Aix-en-Chapelle montre que les logiciels de gestion contiennent plus d'informations sur le bilan carbone qu’on ne le pense.

Aujourd'hui comme à l'avenir, l'industrie et l'ensemble de l'économie sont appelées à ne pas se concentrer uniquement sur leur propre rentabilité, mais aussi à prendre en compte davantage la durabilité écologique. Ces réflexions ne sont pas seulement motivées par des raisons éthiques, mais aussi par le souci de se conformer aux réglementations en vigueur et de rester compétitif. La directive Corporate Sustainability Reporting (CRSD), un projet de la Commission européenne, étend l'obligation de reporting des entreprises par un reporting ESG complet (« Environmental, Social and Corporate Governance »). Dans le cadre de cette directive, des standards élevés de transparence et de comparabilité ainsi qu'une documentation numérique sont exigés.

Le grand défi : Réduire les émissions de CO3 et effectuer une documentation transparente

Les entreprises ont aujourd'hui la responsabilité de réduire leur consommation d'énergie conventionnelle, leurs émissions de CO2 par unité de valeur ajoutée, leur propre empreinte sur les ressources ainsi que la part des surfaces dégradées -et de documenter le tout de manière complète et compréhensible. Il s'agit là de tout un éventail de défis qui peuvent concerner des entreprises de toute taille et qui sont difficiles à relever sans les technologies appropriées et sans une stratégie numérique conséquente. À partir de l'exercice 2024, ce ne sont d'ailleurs plus seulement les grandes entreprises qui doivent répondre à ces exigences, mais aussi les entreprises comptant plus de 250 collaborateurs, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires ou un bilan total de plus de 20 millions d'euros, conformément aux directives de la CSRD. Et même les entreprises qui se situent encore en-dessous de ces valeurs-seuils de la législation pourront être amenées à demander à leurs clients ou partenaires commerciaux au sein de la chaîne d’approvisionnement de connaître les valeurs correspondantes et d’élaborer un concept stratégique pour atteindre la neutralité climatique. Mais type de logiciel est le mieux adapté pour aider les entreprises à répondre à toutes ces exigences ?

Exigences du reporting ESG obligatoire

Pour satisfaire à leurs obligations de reporting ESG et atteindre leurs objectifs de durabilité, les entreprises doivent être en mesure de saisir numériquement toutes les données qu’elles produisent et de les traiter de manière intelligente. Les fonctionnalités liées à l'environnement et la durabilité sont cependant encore très fragmentées et pas suffisamment intégrées dans les systèmes informatiques existants. Par conséquent, cela rend difficile une gestion numérique et globale de la durabilité. Mais de quelles données les entreprises ont-elles réellement besoin pour établir leur bilan et quelles informations les logiciels d'entreprise peuvent-ils déjà fournir ? C'est sur ces questions que s'est penchée l'étude « Gestion du CO3 à l'aide d'un logiciel de gestion » réalisée par le CIBA en collaboration avec l'institut de recherche FIR de l'université allemande RWTH d'Aix-la-Chapelle à la demande du fabricant d'ERP proALPHA.

Corrélations et mesures pour la réduction dles émissions

Dans le cadre de cette étude, des méthodes scientifiques ont été combinées à des entretiens pratiques avec des experts. Les responsables ont identifié en trois étapes les principaux fournisseurs de systèmes de gestion du CO2 et leurs approches, ont déduit les données nécessaires des normes existantes en matière de bilan carbone et ont élaboré des corrélations et des mesures d’action appropriées pour réduire les émissions. L'accent technologique a été mis sur les ERP (Enterprise Ressource Planning), tout en en tenant compte du MES (Manufacturing Execution System), du TMS (Transport Management System) et du CRM (Customer Relationship Management) en tant qu'épine dorsale des processus métiers de l'entreprise. Afin de déterminer les principales données nécessaires pour dresser le bilan des émissions de CO2, le protocole GHG (Greenhouse Gas) a été utilisé comme cadre de référence, sur la base duquel plus de 330 informations pertinentes ont été identifiées. Le GHG saisit tous les types de gaz à effet de serre en convertissant le méthane, le protoxyde d'azote et d'autres gazs en des équivalents CO2. Outre les émissions directes de polluants au sein de l'entreprise (scope 1), les activités en amont comme l'électricité achetée (scope 2) et les émissions indirectes résultant des activités en amont et en aval de tout type (scope 3) sont également mesurées. Comme cela inclut également l'ensemble des biens et des prestations de service achetés, les grandes entreprises font pression sur leurs fournisseurs , par exemple pour leurs produits intermédiaires, car c'est là que se trouve le principal levier de réduction des émissions de CO2.

Analyse de marché des logiciels de gestion du CO2

Dans le cadre de cette étude, 20 logiciels de gestion du CO2 ont été analysés et notés. Bien que presque toutes les technologies aient prévu un import automatisé des données, il s'est avéré que les interfaces nécessaires à cet effet devaient d'abord être développées et que, par conséquent, le volume des émissions pouvant actuellement être saisies s'avérait encore très faible. Les interfaces des solutions sont généralement faciles à utiliser, grâce à des visualisations, des analyses et des rapports ainsi que des propositions concrètes de réduction des émissions de CO2. Elles diffèrent toutefois en termes de confort, de technologie et d'expertise. En somme, la majorité des outils de mesure du CO2 offrent une gamme complète de services.

Les systèmes ERP offrent la plus haute disponibilité en termes de données de tous les logiciels de gestion

Comme l'a montré l'étude, l'ERP dépasse tous les autres types de logiciels de gestion en termes de disponibilité des données, car il est en mesure de reproduire intégralement non seulement l'ensemble des processus de traitement des commandes et d'approvisionnement, mais aussi la production. Sur les 339 informations identifiées comme nécessaires pour le protocole GHG, il en fournit 141, ce qui correspond à un taux de 42 %. Avec près d'un quart (78 informations ou 23 %), le MES est également une source d'information importante. Les logiciels de gestion de la relation fournisseurs et clients (xRM) contribuent environ à un cinquième des informations, tandis que la gestion des transports et la saisie des données d'exploitation et de machines représentent chacune 5 % des informations (16). Si les entreprises combinent donc leur ERP avec un MES et une saisie des données d'exploitation et de machines, elles ont déjà accès à environ 70 % des informations nécessaires pour le protocole GHG. Les données du scope 1 peuvent être collectées presque intégralement, car la plupart des informations pertinentes sont déjà enregistrées dans l'ERP et le MES. Toutefois, les entreprises ont besoin de systèmes informatiques supplémentaires pour établir le bilan liés aux émissions de traitement et aux émissions fugitives.

Les données ERP de la comptabilité - la source parfaite pour le bilan du scope 2

Les données ERP issues de la comptabilité permettent de dresser facilement le bilan des données du scope 2. Le logiciel de gestion permet en outre aux entreprises de s'informer sur les produits achetés ainsi que sur les transports (scope 3). Pour établir un bilan complet, il manque toutefois des facteurs d'émission permettant de calculer la charge de CO2 générée par une activité déterminée. C'est ici que la politique devrait être davantage impliquée. Elle pourrait simplifier l'élaboration de rapports de durabilité pour les entreprises en facilitant l'accès à des données telles que les facteurs d'émission, au lieu de se contenter d'exiger des rapports. Dans ce contexte, les initiatives économiques actuelles telles que Manufacturing-X ou Catena-X, créatrices d'espaces communs de données, pourraient être des instruments appropriés pour l'élaboration desdits rapports.

La disponibilité des informations du scope 3 offre le plus grand potentiel de réduction des émissions

Un ERP permet déjà d'identifier un certain nombre de leviers au sein des applications qui permettent aux entreprises de réduire efficacement leurs émissions. Ce sont notamment les émissions du scope 3 qui se distinguent avec un taux de 7 % dans tous les secteurs et un taux de 89 % dans la construction mécanique.

Les émissions de gaz à effet de serre peuvent être réduites de manière significative dans la vente et le service, les achats, la gestion des matériaux et la production. À l'aide d'indicateurs affichés dans leur système, les entreprises peuvent déterminer leurs potentiels d'économie individuels les plus élevés. Les ERP leaders sur le marché disposent déjà des fonctions dans leurs modules de base qui permettent de réduire les émissions de CO2 de différentes manières. Mais souvent elles ne sont pas ou peu suffisamment utilisées. Une simple optimisation de la planification permettrait cependant de réduire considérablement la surproduction.

Bénéficier des synergies

Pour pouvoir effectuer une surveillance GHG complète, il est recommandé de combiner un logiciel de gestion et un outil de gestion du CO3, car les ERP les plus utilisés parmi les PME n'offrent que très rarement une solution entièrement intégrée. Les solutions ERP et MES offrent certes une grande disponibilité des informations nécessaires à la saisie du protocole GHG, mais il est recommandé d'étendre le logiciel de gestion d'entreprise à une solution Best-of-Breed indépendante de la plate-forme. Ainsi, les entreprises sont rapidement en mesure d'établir un bilan efficace des émissions et de les réduire efficacement.

Ainsi, d‘augmenter ainsi la disponibilité des informations. C'est la seule manière d'exploiter pleinement les potentiels des ERP et des technologies supplémentaires dans le but de dresser un bilan du CO2.

Émissions de gaz à effet de serre liées à l'entreprise

Il existe trois domaines d'application dans lesquels les entreprises ou les organisations émettent des gaz à effet de serre. Ces domaines d'applications sont également appelés « scopes » ou périmètres.

  • Scope 1 désigne les émissions directes de gaz à effet de serre d'une entreprise qui proviennent de ses propres sources, par ex. les processus de combustion, les activités industrielles ou les véhicules d'une entreprise.
  • Le scope 2 désigne les émissions indirectes de gaz à effet de serre générées par la production électricité, de vapeur ou de chaleur achetées. Bien que ces émissions ne soient pas directement liées au site de l'entreprise, elles sont influencées par sa consommation d'énergie.
  • Le scope 3 comporte toutes les autres émissions indirectes de gaz à effet de serre qui résultent d'activités externes liées à l'entreprise. Elles incluent les fournisseurs, les clients, les voyages d'affaires, le transport et l'ensemble de la chaîne de valeur de l'entreprise.