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L'ERP comme clé du bilan carbone des équipementiers automobiles

Durée de lecture: 5 Minutes 27.11.2023 Actualités & Tendances

Quand le système ERP sert de hub numérique

Un article d'Eugen Albisser du magazine "Technik & Wissen"

Les objectifs contraignants de réduction des émissions jusqu'en 2030 ont également des répercussions sur les équipementiers automobiles suisses.  Un entretien avec Martin Bühler, directeur général du fournisseur d'ERP proALPHA France & Suisse sur le suivi du CO2 et l'intégration de solutions de gestion de l'énergie directement dans l'ERP

Les équipementiers automobiles sont contraints à réduire leur consommation énergétique non seulement pour des raisons de coûts, mais aussi en raison de leur position sur le marché. Ainsi, d'après le rapport actuel de Global Risk, les mesures insuffisantes en matière de protection du climat sont considérées comme le plus grand risque mondial dans les dix prochaines années. L'UE a réagi à ce risque avec le « Pacte vert pour l'Europe », un objectif contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour 2030, qui amène aussi l'industrie automobile à assumer davantage sa responsabilité.

CCF et PCF : Les équipementiers en ligne de mire

Martin Bühler, ces obligations pour l'industrie automobile touchent bien sûr aussi les équipementiers. Avant d'en venir aux répercussions : Qu'en est-il du secteur équipementier en Suisse ?

Martin Bühler : Nous sommes définitivement une grande nation d'équipementiers. Il existe en Suisse environ 800 entreprises sous-traitantes qui réalisent un chiffre d'affaires d'environ 9 milliards de francs. L'entreprise TE Connectivity à Steinach, dans le canton de Saint-Gall, fait même partie des top 10 des équipementiers de la région DACH (Allemagne, Autriche, Suisse), où seuls les groupes allemands Bosch, Continental, ZF Friedrichshafen, Mahle et Schaeffler la devancent (2021). Mais, comme je l'ai déjà mentionné, il existe près de 800 autres entreprises telles que Autoneum, GF Automotive, Belimo ou Feintool, pour n'en citer que quelques-unes.

Comme c'est souvent le cas, l'industrie automobile fait office de pionnière et montre aux autres secteurs industriels la voie à suivre. Cependant, ces objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2 s'accompagnent de certaines responsabilités. Pouvez-vous d'abord expliquer brièvement l'impact de ces obligations sur les équipementiers de l'industrie automobile ?

Martin Bühler : Ces obligations sont assez restrictives. Ainsi, pour être mandatés, les fournisseurs doivent remplir des questionnaires sur la gestion de l'énergie. Mais pour être en mesure de remplir ces formulaires, il est nécessaire d'effectuer un suivi des émissions de CO2. Les entreprises qui n'effectuent pas de suivi des émissions de CO2, sont parfois exclues d'emblée.

Pouvez-vous décrire plus en détail ce suivi des émissions de CO2 ?

Martin Bühler : Volontiers. Lors du bilan systématique des émissions de gaz à effet de serre (empreinte carbone), l'on distingue l'empreinte carbone des entreprises (« Corporate Carbon Footprint ») de l'empreinte carbone des produits (« Product Carbon Footprint »). 

Le Corporate Carbon Footprint (CCF) indique quelles émissions l'équipementier émet tout au long de sa chaîne de valeur. Les polluants générés dans la zone d'influence de l'entreprise ainsi que les émissions indirectes liées à l'énergie doivent être indiquées dans le bilan carbone. Outre le dioxyde de carbone, d'autres gaz nocifs pour le climat sont également pris en compte. Souvent, les fabricants souhaitent aussi s'informer sur les émissions en amont et en aval, car de nombreux polluants sont également générés en dehors de leur production directe.

Le Product Carbon Footprint (PCF) se réfère au cycle de vie d'un produit et à sa chaîne de valeur. Le suivi complet de ces émissions pose de grands défis aux équipementiers, car elles comprennent aussi la fabrication, l'extraction et le transport des matières premières et des produits intermédiaires ainsi que la production, la distribution, l'utilisation et l'élimination du produit.

L'unité fonctionnelle sert d'ailleurs de référence pour le PCF. Elle se réfère à l'utilité du produit et garantit que seuls les systèmes de production ayant la même utilité sont comparés les uns aux autres.

Données du bilan issues de l'ERP

Dresser le bilan d'entreprise et le bilan des produits implique un investissement considérable en temps et en travail. Quels outils propose proALPHA pour effectuer efficacement ces tâches ?

Martin Bühler : Grâce à l'intégration de solutions de gestion de l'énergie - comme par exemple ENIT, entreprise du groupe proALPHA et expert en gestion de l'énergie - l'ERP sert de hub de données permettant de surveiller et de piloter tous les flux d'énergie, tout en présentant de manière transparente les consommations et les émissions. En tant que source unique d'information, l'ERP crée ainsi les conditions nécessaires pour que les équipementiers s'engagent sur la voie de la neutralité climatique. Il contient toutes les données pour le CCF et le PCF, dans la mesure où celles-ci ont été saisies, et permet de développer des stratégies de réduction, de mettre en place les mesures correspondantes et de surveiller l'évolution des émissions.

 

Comment voyez-vous l'avenir du bilan carbone ?

Martin Bühler : Dans un avenir proche, le bilan carbone et les mesures qui en découlent passeront du statut de facteur de compétitivité à celui de facteur d'hygiène. La pertinence va encore augmenter, car la décarbonisation de l'industrie doit être poursuivie afin de garantir aux générations futures un environnement vivable.

"Grâce à l'intégration de solutions de gestion de l'énergie - comme par exemple ENIT, entreprise du groupe proALPHA et expert en gestion de l'énergie - l'ERP sert de hub de données permettant de surveiller et de piloter tous les flux d'énergie"

Martin Bühler, directeur général de proALPHA France & Suisse

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